Comment chauffer une maison écologique ?

Le chauffage et l’eau chaude représentent encore à l’heure actuelle plus de 50% des consommations en électricité d’une maison. Grâce à une conception bioclimatique, des isolants performants et une bonne étanchéité à l’air, il est possible de réduire drastiquement les besoins en énergie liées au chauffage de son habitation.

Néanmoins, pour être totalement cohérent dans sa démarche environnementale, et avoir un impact le plus faible possible, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre, il est important de ne pas choisir n’importe quel mode de chauffage. En tant que constructeur de maisons écologiques et bioclimatiques, nous vous détaillons dans cet article les différentes possibilités qui s’offrent à vous, ainsi que leurs avantages et inconvénients respectifs, à la fois pour vous et pour l’environnement. Cela deviendra d’autant plus vrai avec l’arrivée très prochainement de la RE 2020, qui prendra en compte les émissions de gaz à effet de serre liés au chauffage et limitera très fortement l’usage de certains modes de chauffage, obligeant les particuliers à se tourner vers un système de chauffage écologique.

Quel sont les moyens de chauffage les moins polluants et les plus écologiques ?

L’un des modes de chauffage parmi les plus économiques et les moins polluants sont les pompes à chaleur. Le principe des pompes à chaleur (ou PAC) repose sur le transfert de chaleur : une pompe à chaleur capte ainsi la chaleur d’une “source froide” (sol, air extérieur), augmente sa température et la restitue de la chaleur dans le logement. C’est le principe inverse à celui utilisé pour les réfrigérateurs (qui captent l’air chaud dans le frigo et le restitue à l’extérieur). Pour maximiser le fonctionnement d’une pompe à chaleur, l’idéal est donc d’avoir une faible différence de température entre l’air capté et l’air restitué. Difficile donc de chauffer un logement à 25°C alors qu’il fait -5°C dehors…

Il existe différents types de pompes à chaleur (air/air, air/eau, sol/air etc). Le principe est le même pour toutes quel que soit leur nom : le premier terme désigne l’endroit où est captée la chaleur, et le second la façon dont elle est restituée (en chauffant de l’air, en chauffant de l’eau etc). Les pompes à chaleur aérothermiques (air/air ou air/eau) sont les dispositifs les plus courants et qui s’adaptent au plus grand nombre de cas. Cependant, qu’elles soient air/air ou air/eau les PAC posent principalement trois problèmes :

  • Elles nécessitent d’installer un dispositif extérieur relativement peu esthétique et qui peut être bruyant, et donc nécessiter une demande préalable en mairie, voire être interdites en cas de gêne du voisinage
  • Elles requièrent d’avoir un terrain relativement grand pour avoir assez d’espace autour de sa maison
  • Il est souvent nécessaire dans le cas d’une PAC aérothermique d’installer un chauffage d’appoint car sa performance est liée à la température extérieure

Par ailleurs, afin que les performances de la PAC soient optimales, il est nécessaire de dimensionner correctement sa puissance selon l’aménagement de son logement et de bien réfléchir à son implantation. Une pompe à chaleur surdimensionnée aura ainsi tendance à consommer beaucoup d’électricité et à s’user prématurément, jouant simplement le rôle de résistance. Pour en savoir plus sur les PAC, consultez le guide de l’ADEME à ce sujet.

La RE 2020 sera quant à elle très favorable aux pompes à chaleur, notamment grâce à la très bonne isolation des futures maisons « RE 2020 » qui limitera grandement les déperditions thermiques.

Que penser du chauffage central au bois ?

Les poêles à bois

Le mode de chauffage au bois fait partie des systèmes les plus anciens pour produire de la chaleur, toujours utilisé par 7,8 millions de foyers en France selon l’ADEME. Les poêles à bois classiques (en fonte ou en acier), reposent sur un principe très simple : des bûches de bois sont consumées dans le poêle, et la chaleur se diffuse via un conduit à travers la maison et dans la pièce grâce aux parois du poêle. Il est ainsi optimal de placer le poêle au milieu de sa maison, dans la pièce de vie principale. Ce système à l’avantage d’être simple à mettre en œuvre dans une maison et peu coûteux, de diffuser une chaleur douce et d’être esthétique. Cependant, cela nécessite d’avoir la possibilité de stocker, de débiter et de manipuler quotidiennement des bûches de bois pour alimenter le poêle, ce qui n’est pas toujours facile suivant son habitation et son mode de vie.

Les poêles à granulés

Le poêle à granulés repose sur le même principe que le bois à bois, sauf que ce sont des granulés de bois (de la sciure de bois compactée), autrement appelés pellets, qui sont utilisés comme combustible. Même s’ils sont légèrement plus chers à l’installation qu’un poêle à bûches, les poêles à granulés présentent plusieurs avantages :

  • Un meilleur rendement énergétique : un poêle à granulés aura ainsi en moyenne un rendement de 85% (contre 70% pour un poêle à bûche)
  • Une dimension plus écologique : les granulés permettent de valoriser les chutes de bois des scieries (copeaux, sciure etc)
  • Une facilité d’approvisionnement : il est possible de se faire livrer régulièrement des sacs d’une dizaine de kilos de granulés
  • Confort d’utilisation : autonomie de plusieurs heures grâce à un système de rechargement automatique (un petit silo directement intégré au poêle), possibilité de programmer l’allumage

Chez Homaj, c’est la solution de chauffage que nous privilégions, à la fois pour sa faible empreinte environnementale, son coût et sa simplicité d’utilisation au quotidien. C’est également une solution qui sera fortement encouragée par la RE 2020, la nouvelle réglementation environnementale portant sur les constructions neuves et applicable dès janvier 2022. Vous pouvez consulter le guide complet de l’ADEME concernant le chauffage au bois.

Quels modes de chauffage éviter pour chauffer sa maison écologiquement ?

Les convecteurs électriques à effet Joule

Dans le cadre d’un projet de maison écologique, il est déconseillé de se doter d’un mode de chauffage électrique, même d’un système dit “basse consommation” (type radiateurs à inertie avec fluide caloporteur). Ce type d’installation est certes peu coûteux à installer et diffuse une chaleur douce et moins sèche que les convecteurs classiques, mais il présente un rendement énergétique assez moyen et des émissions de CO2 relativement importantes . En France, avec le mix énergétique actuel, la production de chaque kWh émet environ 80 grammes de CO2 d’après RTE. Cependant, en période de pointe (aux alentours de 19h en plein hiver), la demande électrique augmente fortement, et la France est obligée de trouver d’autres sources d’énergie qui font augmenter les émissions de CO2 au kWh : soit de remettre en marche les centrales à charbon ou au fioul, soit d’importer de l’énergie venant d’autres pays européens (notamment d’Allemagne, où un kWh émet en moyenne 315 gr de CO2), Le chauffage électrique des particuliers est donc indirectement responsable d’importantes émissions de gaz à effet de serre.

La production d’électricité grâce à des panneaux solaires ne peux pas constituer une réelle solution dans ce cas, car les panneaux ne produiront pas au moment où les besoins en chauffage seront les plus importants (la nuit, en plein hiver). A moins de stocker sa production en journée sur batterie (et de peu chauffer sa maison), ce dispositif ne permet pas d’avoir un confort optimal tout au long de l’année. N’hésitez pas à consulter notre article qui traite des questions d’auto-consommation et de stockage de l’énergie.

 

Les chaudières à gaz nouvelle génération

Ces chaudières présentent de meilleures performances que les chaudières classiques et consomment de 15 à 20% d’énergie en moins. Il peut s’agir de chaudière à condensation ou à basse température. Elles permettent également de diffuser une chaleur douce, compatible avec un parquet chauffant par exemple, et apportent beaucoup de confort aux occupants de la maison.

Cependant, même si elles consomment peu, elles sont alimentées par une énergie fossile qui émet beaucoup de gaz à effet de serre lors de sa combustion, et dont on ne connaît pas la viabilité à moyen terme. On ne sait effectivement pas à l’heure actuelle si il restera du gaz ou du pétrole à un prix abordable dans 20 ou 30 ans. Ainsi, dans le cadre de la RE 2020, à cause des exigences en termes d’émission de gaz à effet de serre, les chaudières utilisant des énergies fossiles (gaz, charbon, fioul) ne pourront de facto pas être installées dans des maisons neuves à partir du 1er janvier 2022, car ils sont responsables d’émissions trop importantes de gaz à effet de serre. De même, les anciennes chaudières au fioul ou au charbon des logements anciens ne pourront plus être remplacées par un système équivalent et les propriétaires devront se tourner vers de modes de chauffage plus écologiques d’ici juillet 2022.

Voici un tableau récapitulatif qui vous donne une vue d’ensemble des avantages et inconvénients des différents modes :

Quel que soit le mode de chauffage que vous choisirez dans votre future maison, il y a une chose à garder en tête : le meilleur kWh c’est celui qu’on en dépense pas ! Inutile donc de choisir la meilleure isolation et le mode de chauffage le plus performant si vous chauffez ensuite votre maison à 25°C en plein cœur de l’hiver ! La température idéale pour trouver l’équilibre entre confort et consommation d’énergie est de régler son thermostat entre 19 et 21°C, et de mettre un pull supplémentaire au besoin !

Et pour l’eau chaude ?

Si vous optez pour un système qui ne permet pas de chauffer de l’eau, il est nécessaire d’installer un système complémentaire dédié à l’eau chaude. Une des options les plus intéressantes est le chauffe-eau thermodynamique, qui fonctionne un peu sur le même principe qu’une pompe à chaleur, ou encore des panneaux solaires thermiques qui utilisent les rayons du soleil pour chauffer l’eau.

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