Quel isolant choisir pour une maison écologique ?

Lorsque l'on fait construire une maison neuve, et a fortiori une maison écologique, le choix de l'isolant n'est pas anodin. Il va en effet non seulement impacter le confort des habitants, la longévité de la maison et ses performances énergétiques, mais également son impact carbone.

De multiples solutions existent à l’heure actuelle pour isoler une maison neuve. Certaines traditionnelles sont utilisées depuis plusieurs décennies, d’autres ont émergé plus récemment sur le marché et d’adaptent particulièrement bien aux projets d’éco-construction. Voici un petit tour d’horizon des principales solutions qui existent sur le marché, avec une sélection des meilleurs isolants à utiliser si vous faites construire une maison écologique :

1. Les laines minérales

Parmi ces isolants traditionnels, les plus répandus (et les plus connus) sont la laine de verre et la laine de roche.  Ils ont beaucoup été utilisés en construction neuve à partir de 1974 ou en rénovation : bon marché et faciles à trouver dans n’importe quel magasin de bricolage, ils sont faciles à poser et se présentent généralement sous la forme de plaques ou de rouleaux prêts à l’emploi. Ils ne nécessitent pas non plus une forte épaisseur pour être efficaces.

Les isolants minéraux présentent de bonnes performances thermiques, ainsi qu’une bonne résistance au feu et à l’humidité et une longévité satisfaisante. Cependant ils ont deux points faibles : ils sont assez inefficaces en termes de confort d’été (ils n’empêchent pas la chaleur de rentrer, et ralentissent son évacuation une fois la nuit tombée car ils ont été conçus avant tout pour empêcher la chaleur de sortir). Par ailleurs, de part leur mode de production et les matières premières utilisées, ils présentent un bilan écologique assez négatif, nécessitant beaucoup d’énergie pour être fabriqués et n’étant pas toujours faciles à recycler en raison des additifs. Ils ne sont donc pas à privilégier si votre objectif est de réaliser une éco-construction.
La laine de verre est ainsi obtenue à partir de sable et de verre recyclé, transformés en filament qui vont emprisonner de l’air qui va jouer le rôle d’isolant. La laine de roche repose sur le même principe, mais elle est réalisée à partir de fibre de basalte, une roche volcanique.  Ses propriétés sont assez proches de la laine de verre.

2. le polystyrène expansé 

Il est de moins en moins utilisé, et non sans raison. Certes, c’est un isolant très bon marché, mais il offre des performances moyennes en tant qu’isolant thermique et phonique, et n’est absolument pas efficace pour préserver de la chaleur et garder au frais l’été. De plus, issu de l’industrie pétrochimique, il bat des records en termes de bilan carbone (2,8 tonnes équivalent C02 pour produire une tonne de polystyrène d’après l’ADEME) et nécessite une grande quantité d’énergie pour être produit (en moyenne 450 kWh/m²).
Si votre objectif est de réaliser une maison bas carbone, avec  un impact environnemental limité, et un confort optimal, il est donc très fortement déconseillé d’utiliser du polystyrène expansé en tant qu’isolant.

3. Les isolants bio-sourcés

Ils sont issus de matières premières végétales (ou plus rarement animales) et leur atout commun est de présenter une empreinte environnementale plus faible tout au long de leur cycle de vie : une production locale, moins de transport, un processus de fabrication moins gourmand en énergie, et un recyclage facilité en fin de vie.

Voici une liste non exhaustive des isolants bio-sourcés, qui sont de plus en plus populaires dans le cadre d’une construction neuve, en particulier pour un projet d’éco-construction :

  • La ouate de cellulose : composée à 90% de papier recyclé (principalement des journaux issus du tri des déchets ou des invendus), elle fait figure de solution très écologique, car elle participe à la revalorisation de déchets et permet de stocker du carbone. Présentée le plus souvent en vrac sous forme de mousse cotonneuse elle est très utilisée pour l’isolation des combles car elle est sensible au tassement (et risquerait ainsi de accumuler dans le bas des murs en cas de pose à la verticale). Elle présente également un second point faible : tout comme le papier dont elle est issue, elle est sensible à l’humidité.

  • La fibre de bois : elle est issue de la valorisation des déchets de l’industrie du bois (sciure, chutes). Outre le fait que la fibre de bois est un puits de carbone (tant qu’elle n’est pas détruite), elle présente aussi de très bonne performances thermiques et acoustiques, mais aussi un très bon confort d’été. L’utilisation de résineux comme le sapin pour fabriquer de la laine de bois permet de ne pas avoir recours à de la colle ou à du liant (plastique) pour former les panneaux, la résine jouant le rôle d’agglomérant. De plus en utilisant des essences naturellement imputrescibles comme le pin Douglas, il n’est pas nécessaire de la traiter contre les moisissures. La laine de bois n’émet ainsi pas de substances volatiles et permet de garder un intérieur sain. En revanche, sensible au feu comme tous les matériaux issus de végétaux, elle doit subir un traitement ignifuge avant installation.
  • La laine de chanvre : issue de la tige, la partie fibreuse de la plante, la laine de chanvre se présente souvent sous forme d’un panneau dense agglomérée à l’aide de polyester, ce qui peut compliquer son recyclage et impact son bilan environnemental. Elle peut aussi exister en vrac est est très simple à poser. Elle présente une très bonne longévité et n’est pas sensible au tassement, mais elle doit en revanche être protégée contre le feu et les rongeurs grâce à des traitements adéquats,
  • La paille : sous-produit agricole, la paille est un matériau très bon marché, disponible localement sous forme de bottes déjà façonnées aux bonnes dimensions. elle constitue ainsi un isolant très populaire dans les projets d’habitat écologique. Elle présente néanmoins deux inconvénients majeurs : afin d’obtenir les mêmes performances qu’avec un autre isolant, il faut une épaisseur plus importante de paille (de 20 à 40 cm), et cela augmente donc l’épaisseur des murs et l’emprise au sol de la maison. De plus, la paille est sensible aux rongeurs et aux insectes, et nécessite donc un traitement spécifique pour la préserver dans le temps.
  •  La laine de mouton : très naturel et peu transformée la laine de mouton est plus performante en hiver qu’en été. Elle régule bien l’humidité et résiste au feu et au tassement.  Son principal point faible est les mites, qui adorent s’en nourrir, et son bilan carbone, car elle nécessite d’élever des moutons, qui doivent être nourris avec des produits agricoles, et qui comme tous les ruminants, émettent des gaz à effet de serre comme le méthane ou le dioxyde de carbone.
  • Le liège expansé : très bon isolant thermique et acoustique (il est utilisé pour insonoriser les studios d’enregistrement par exemple), il reste néanmoins très cher, notamment à cause de la lenteur de sa production. Le liège est en effet produit à partut de l’écorce du chêne-liège, donc cela n’oblige pas à abattre l’arbre, mais elle ne peut être prélevée que tous les 10 ans environ. Par ailleurs, le chêne liège se plait particulièrement sur les bords de la Méditerranée, et doit donc être importé.

 

Afin de vous donner une vue claire et synthétique des possibilités qui s’offrent à vous, le tableau ci-dessous résume les forces et faiblesses de chacun des isolants évoqués dans cet article. Il est aussi parfois de les utiliser en duo : fibre de bois dans les murs, et ouate de cellulose dans les combles, ou chanvre pour la partir thermique et liège pour l’aspect acoustique… A vous de réfléchir à ce qui convient le mieux ! Chez Homaj nous avons fait le choix d’utiliser de la fibre de bois semi rigide, en association avec de la fibre de bois rigide pour travailler à la fois sur l’aspect thermique, le confort d’été et l’isolation acoustique.

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